Interview réalisée par David Coppi.

Vous trouverez ci-dessous une interview que j’ai accordée suite à l’annonce de la suppression de la fête du Premier mai à la Place Rouppe. En tant que député bruxellois, j’ai lancé un appel à l’ensemble des progressistes pour réfléchir ensemble au sauvetage de ce grand rendez-vous. J’espère qu’une solution pourra être trouvée dans les prochains mois pour permettre sa réédition à la Place Rouppe en 2006. Le contacts sont maintenus avec la FGTB bruxelloise mais aussi avec la fédération européenne des syndicats. Ce serait évidemment pas mal de, non seulement, sauver le 1er Mai bruxellois mais aussi de faire à la place Rouppe un véritable 1er Mai européen. On est quand même la capitale de l’Europe, non ?

« Sauvons la fête du Premier Mai ! »

ENTRETIEN

La traditionnelle fête du Premier mai à la place Rouppe aura-t-elle lieu ? La FGTB a déclaré forfait. Trop cher : 200. 000 euros au total (podium, concert, stands, main d’oeuvre). L’organisation syndicale ne peut pas assumer. Affaire classée ? Christos Doulkeridis, député Ecolo bruxellois et président du « parlement francophone bruxellois » (ex-ACCF, Assemblée de la commission communautaire française) lance un « appel ». . .

Vous voulez sauver la fête du Premier mai à Bruxelles. . .

J’ai appris par la presse que la FGTB ne pouvait plus, pour des raisons budgétaires essentiellement, assumer la mise sur pied d’un Premier mai tel qu’il était entré dans la tradition à Bruxelles, à savoir une vraie grande fête populaire qui regroupait tous les progressistes : syndicats, partis, associations, etc. Or, il n’y a pas beaucoup de moments et d’endroits en Belgique où tous ces gens peuvent se retrouver. C’est un rendez-vous social, militant, festif. . . Et c’est tout à l’honneur de la FGTB d’avoir pu le mettre sur pied toutes ces années. Je me suis dit qu’il ne fallait pas laisser tomber, que tous ceux qui ont participé à cette fête sans y contribuer jusqu’ici devaient se mouiller. Partis, associations. . . Je suggère à la FGTB de convoquer une sorte de plate-forme avec tous ceux-là afin de réfléchir ensemble au « sauvetage » de la fête. Chacun pourrait contribuer financièrement. Pour le concert, on ne pourra pas se payer une tête d’affiche internationale, mais des artistes d’ici sont prêts à venir. Et puis, faire l’impasse sur la fête du Premier mai l’année où une majorité progressiste PS-CDH-Ecolo gouverne Bruxelles, c’est gênant !

Les pouvoirs publics devraient intervenir ?

Ce n’est pas le sens de ma proposition. Mais enfin, la place Rouppe se trouve sur le territoire de Bruxelles. . . Je ne trouverais pas choquant que la ville juge utile de soutenir l’initiative.

L’assemblée générale d’Ecolo, dimanche dernier, a affirmé l’« indépendance » du parti, et la démarche a été perçue comme un repositionnement par rapport aux « convergences à gauche ». Pas contradictoire avec l’idée de vouloir sauver la fête du Premier mai ?

Il n’y a aucun lien avec notre AG de dimanche. Mais ne nous méprenons pas sur le « repositionnement » en question. Bien sûr, Ecolo est un parti « indépendant », qui peut en douter ? Qu’il soit aussi un parti progressiste est tout à fait évident. Pas un responsable d’Ecolo ne niera cela. A Bruxelles, nous avons d’ailleurs travaillé à la construction d’une majorité alternative avec le PS et le CDH, et je suis convaincu que la Région y gagne, qu’elle est mieux gouvernée qu’avant.