Je me réjouis de l’annonce publique du processus de rapprochement lancé par six sociétés coopératives de logement social (à savoir « Cobralo » à Uccle, « Les Foyers Collectifs » à Anderlecht, « Germinal » à Evere, « Kapelleveld » à Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre, « Les Locataires Réunis » à Woluwe-Saint-Lambert et « Messidor »à Forest).
Cette démarche est une nouvelle preuve du volontarisme dans lequel s’inscrit la dynamique de rationalisation que je souhaite mener à bien avec le Gouvernement bruxellois, en collaboration avec le secteur.
En effet, la question de la rationalisation du secteur est au cœur d’une réflexion et de discussions associant tous les acteurs concernés, depuis plusieurs mois. Un premier jalon avait été posé dans l’accord de majorité de l’Olivier bruxellois en 2009, conforté dans le chapitre de l’accord institutionnel consacré aux réformes intra-bruxelloises et soutenu par huit partis de la majorité et de l’opposition.
L’annonce de la Fesocolab, qui fédère les sociétés coopératives de logement social de la Région de Bruxelles-Capitale, poursuit la logique que j’ai entamée depuis le début de la législature pour encourager les efforts des sociétés de logement social bruxelloises à mettre en commun leurs moyens. Cette démarche s’inscrit dans un souci de gouvernance visant à améliorer le service au public et le déploiement de l’offre de logements sociaux à Bruxelles.
Après l’annonce des rapprochements de services entre Le Foyer Forestois et le Foyer Saint-Gillois, entre le Logis et Floréal et entre ASSAM, le Home Familial et le Home, je constate avec satisfaction que ces sociétés coopératives se lancent avec enthousiasme dans cette dynamique positive.
En peu de temps, le tabou sur le rapprochement entre SISP est tombé. D’ailleurs, des discussions avancées ont lieu aussi dans une série d’autres sociétés de logements sociaux.
Je soutiendrai ce processus pour lui donner les meilleures chances d’aboutir. Et je poursuivrai mon effort pour encourager les prochaines étapes vers une rationalisation plus approfondie du secteur dans la logique d’une réforme plus large du logement social à Bruxelles entamée depuis le début de la législature.
2 comments
Sylvie Vandemeersche says:
Août 25, 2012
Pourrie-vous nous faire un article sur les avantages que pourraient trouver les habitants de ces logements avec un tel rapprochement ?
Merci
Christos Doulkeridis says:
Août 29, 2012
Bonjour Madame,
Merci pour votre message.
Vous trouverez plusieurs articles sur mon blog qui pourront vous renseigner par rapport à votre judicieuse question.
– Tout comme pour le personnel des sociétés de logement social, ce rapprochement est une opportunité pour les locataires, ainsi que je l’expliquais ici :
http://www.doulkeridis.be/blog/2012/05/02/rationalisation-une-opportunite-pas-une-menace-pour-le-personnel/
– Il est surtout important de saisir que cette « rationalisation » s’inscrit dans le cadre des défis à venir mais que nous avons à relever dès à présent, pour le droit au logement, dans la Région de Bruxelles-Capitale. L’objectif de la rationalisation est de continuer à garantir aux locataires un service de qualité et professionnel dans un contexte de plus en plus complexe.
Pour mieux le comprendre, je vous joins les extraits d’un courrier que j’ai récemment adressé aux SISP et à leur personnel.
« La Région bruxelloise compte sur son territoire 33 sociétés de logement social (SISP). Elles ont des tailles très variables, allant de 276 à 3544 logements et rencontrent souvent des réalités de terrain assez différentes. Un accord est intervenu, dans le cadre des accords institutionnels récents, pour réduire leur nombre de moitié.
Pourquoi la «rationalisation» ?
Ces dernières années, le logement social a connu de grandes évolutions, pour ne pas dire des révolutions. Les sociétés de logement social et la Région ont dû s’adapter et de nouveaux métiers se sont créés. Parmi les grands changements, on peut citer :
1. 130.000 habitants en plus depuis l’an 2000 à Bruxelles et encore 130.000 d’ici 2020
En dix ans, la population bruxelloise a augmenté de 130.000 personnes. En l’an 2000, il y avait 959.000 habitants. En 2010, ce nombre était passé à 1.089.000.
Cette évolution signifie que sur un même territoire, le nombre d’habitants augmente. La proximité présente de nombreux avantages mais crée parfois aussi quand c’est mal géré de la tension, voire parfois de la violence.
Depuis vingt ans la Région et les sociétés de logement social investissent dans des mesures destinées à ce que le logement social soit le plus agréable possible.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des sociétés de logement social ont engagé des travailleurs sociaux pour faire face à cette réalité et garantir un accueil et un accompagnement le plus professionnel possible. De nouveaux métiers se créent pour accompagner individuellement les locataires ou pour créer des dynamiques de groupe. Ainsi, le service d’accompagnement social des locataires sociaux (SASLS) a vu le jour il y a plus de dix ans. Ce service détache un ou plusieurs travailleurs sociaux dans la grande majorité des sociétés de logement social. Il y a également les projets de cohésion sociale. Ces derniers sont destinés à accroître le sentiment de cohésion entre les locataires d’un même site.
2. Autant de ménages en attente d’un logement social que de logements sociaux
Il y avait, au 31 décembre 2010, 38.888 logements sociaux mais il y avait aussi 37.825 ménages en attente d’un logement. Pour répondre à cette réalité, la Région a décidé de construire des nouveaux logements.
Lors de la législature précédente, il a été décidé de construire 5000 logements dans le cadre du Plan Régional du Logement. Au total, plus de 1000 ont déjà été mis en location, le reste est en cours de construction ou en projet. Les sociétés de logement social seront de plus en plus souvent amenées à devoir construire. Là aussi, de nouveaux métiers se créent.
3. La hausse du coût de l’énergie:
Ces dernières années, les prix de l’énergie ont connu une croissance très inquiétante. Il est de plus en plus fréquent qu’un ménage occupant un logement social ait des charges énergétiques élevées.
Pour faire face à cette hausse, le Gouvernement a décidé que tous les nouveaux logements sociaux qui seront construits devront répondre aux normes des logements passifs. Cela signifie très concrètement que les locataires de ces nouveaux logements verront leurs charges énergétiques divisées par dix dans de nombreux cas.
De même, lorsqu’un immeuble de logements sociaux sera rénové en profondeur, il devra répondre aux normes des logements de basse énergie. Les charges énergétiques seront dans ce cas réduites de 60%.
Parallèlement à ces mesures, les sociétés de logement social ont déjà pris les devants depuis de nombreuses années. Lorsque des rénovations sont effectuées dans des logements, leur qualité énergétique est dans la plupart des cas améliorée. Ceci demande également la présence de nouveaux métiers axés sur les économies d’énergie.
Mais il y a encore énormément à faire dans ce domaine pour permettre à toutes les familles du logement social d’avoir les factures d’énergie les plus basses possible.
4. Des règles de construction de plus en plus strictes
Pour réaliser des travaux, que ce soit de la construction ou de la rénovation, les règles d’urbanisme sont de plus en plus strictes. Ces règles sont là pour garantir la sécurité du logement au niveau des risques d’incendie et des risques liés au gaz et à l’électricité, par exemple. Elles permettent également d’offrir une meilleure accessibilité des logements aux personnes à mobilité réduite et un plus grand confort par rapport à la taille du logement et également à la ventilation.
De même, les sociétés de logement social doivent garantir que tous les architectes et tous les entrepreneurs aient la même chance d’effectuer des travaux pour elles. Pour ce faire, elles doivent faire une publicité autour de chaque projet dans le respect de règles complexes, appelées les règles de marché public qui ont été définies pour garantir la plus grande transparence.
Ces évolutions de la législation ont poussé les sociétés de logement social à développer des connaissances de plus en plus poussées dans des matières juridiques et des matières techniques.
Voilà donc au moins quatre grands domaines qui font que les attentes dans le logement social sont de plus en plus grandes et qu’il faut donc réfléchir à voir comment devenir plus efficaces. Pas pour faire des économies dans le personnel, mais au contraire pour faire plus ensemble.
Et ma société, que va-t-elle devenir ?
J’ai pu constater qu’une dynamique «naturelle» de coopération et d’échange existe déjà au sein du secteur. Il s’agit de diverses formes de collaboration et de partenariat. Dans certains cas, elles se réalisent de façon opérationnelle dans la mise à disposition de personnel. Elles peuvent aussi se concrétiser par des achats groupés que l’on appelle marchés conjoints d’études et de fourniture. Je peux ainsi vous citer en exemple les marchés conjoints d’achat de fourniture d’énergie, les marchés conjoints de fourniture de détecteurs de fumées, des marchés conjoints de développement de logiciels et programmes de gestion locative et financière. L’objectif là aussi est de faire des économies au bénéfice des habitants.
Parallèlement à cette dynamique «naturelle», la question de la rationalisation du secteur est au cœur d’une réflexion associant tous les acteurs concernés. C’est en ce sens que j’ai entamé un travail de réflexion avec les directeurs des sociétés de logement social, par exemple.
Ce travail a débouché notamment sur une première étape très concrète. Les sociétés de logement social seront encouragées à regrouper leurs services techniques. Pour ce faire la Région finance du personnel supplémentaire pour les sociétés qui comptent plus de 2500 logements et pour les sociétés plus petites qui se regroupent entre elles pour gérer ensemble l’entretien et la rénovation de leur patrimoine.
Les premiers jalons de la rationalisation sont posés. Les suivants consisteront en un rapprochement progressif des sociétés de logement social entre elles pour d’autres matières que les matières techniques. Le calendrier et le fonctionnement de futures fusions doivent encore faire l’objet de concertations politiques et se préciseront dans les prochains mois.
L’accueil des locataires va-t-il changer ?
Comme je l’ai expliqué, l’objectif de la rationalisation est de continuer à garantir un service de qualité et professionnel dans un contexte de plus en plus complexe.
Il n’est donc pas question de réduire le personnel d’accueil et de gestion locative. Il n’est pas non plus question que le service de proximité soit affecté. Je veillerai dans la mesure du possible à ce que les antennes locales soient maintenues. »
J’espère avoir répondu à vos interrogations et vous avoir apporté les éléments de compréhension sur les avantages dont les locataires auront à bénéficier dans le secteur.
Je reste à votre disposition pour toute question que vous vous poseriez encore.
Bien cordialement,