carrefour fettaPour me dépanner, j’ai dû chercher de la feta en grande surface. C’est comme ça que j’ai pris connaissance de la supercherie utilisée par le groupe Carrefour. Le nom « feta » fait l’objet d’une appellation d’origine protégée (AOP) et d’une indication d’origine protégée depuis le 14 octobre 2002. Après des années de procédures et de recours, les seuls fromages qui ont droit à l’appellation feta sont ceux « produits en Grèce continentale ainsi que le département de Lesbos, […] le lait servant à l’élaboration de la feta doit provenir de brebis et chèvres de races locales élevées traditionnellement et dont l’alimentation doit se fonder impérativement sur la flore présente dans les aires de pâturage des régions éligibles« . Ca ne faisait pas l’affaire de groupes industriels localisés au Danemark, en Allemagne ou même en France qui vendaient un fromage qui lui ressemblait, la plupart du temps à base de lait de vache. La règle a tenu sur le territoire européen pendant quelques années. Mais voilà que j’observe depuis quelques années que les marques grecques disparaissent de la plupart des grandes surfaces. On retrouve à la place des « fromages au lait de brebis » avec un étiquetage rappelant les paysages grecs mais produits en France, un peu comme le groupe Danone procède avec ses yogourts et ses fausses grand-mères grecques ridicules qui en font la promotion. Carrefour va donc plus loin en inscrivant sur ses emballages une description pour le moins surprenante du produit en parlant de « fromage en tranche ». Je ne dirais pas que c’est ce qui caractérise le plus ce fromage. Mais le plus vicieux n’est pas là. A côté de la traduction en néerlandais on retrouve une traduction en italien. Et ce n’est pas parce que l’italien serait devenu une langue nationale en Belgique (même pas dans le Hainaut ou à Liège) ni parce que le même emballage est distribué sur le marché italien. C’est juste une astuce pour pouvoir utiliser « innocemment » le mot « fetta » qui veut dire « tranche » en italien. Voilà donc l’explication du choix étonnant du nom du produit sur l’emballage…  Voilà comment Carrefour contourne la loi européenne et se moque un peu plus des consommateurs.