echoCe matin, j’ai accordé une interview au journal L’Echo. A cette occasion, j’ai rappelé les priorités que je porte avec l’ensemble des candidats Ecolo pour Bruxelles en termes d’enseignement, de mobilité ou d’emploi. J’en ai profité pour évoquer l’importance que nous accordons au soutien des PME et des indépendants. Alors que certaines formations politiques avancent des promesses fiscales dont le coût est dénoncé par certains universitaires, Ecolo veut surtout défendre ces femmes et ces hommes qui jouent un rôle concret dans l’économie réelle dans nos quartiers et dans nos villes à mille lieues de la finance internationale ou des grandes multinationales.

Les indépendants et les entrepreneurs de TPE et de PME ont subi la crise de plein fouet. Ils tentent de maintenir la tête hors de l’eau mais sont confrontés à de nombreuses difficultés notamment en ce qui concerne l’accès au crédit. Les capitaux ne sont pas suffisamment mobilisés dans le financement de l’économie réelle. Le constat est clair : les entreprises de moins de 5 travailleurs représentent près de  92% des faillites enregistrées. On ne peut plus les  abandonner à leur sort.

En effet, les indépendants, les TPE et les PME sont vitaux pour la Région de Bruxelles-Capitale. Le tissu économique de la Région est constitué de plus de 20.000 entreprises, dont un grand nombre de PME et de plus de 70.000 indépendants. Tous les jours, de petits entrepreneurs, de petits indépendants, créent leur activité, prennent des risques et innovent.  Leurs emplois ne sont pas facilement délocalisables, ils paient des impôts, mais éprouvent des difficultés à étendre leur activité, à engager voire à transmettre leur activité lorsqu’ils sont en âge d’arrêter. On aide les multinationales et les banques, on aide les grands centres commerciaux, mais pas assez ceux qui font le tissu économique et l’activité de Bruxelles, dans chaque quartier.
Afin de soutenir les entrepreneurs porteurs d’innovations et créateurs d’emplois, il faut encourager la créativité et simplifier la vie des indépendants et des chefs d’entreprise.  Voici déjà quelques propositions qui me tiennent à cœur, parmi les nombreuses propositions qu’Ecolo rendra publiques très prochainement :

Cela passe, par exemple, par une simplification de l’accès des PME aux marchés publics (qui représentent environ 15 % du PIB belge). Il faut mener une réforme des réglementations européenne et nationale en la matière. Jusqu’à présent, répondre à un appel d’offre engendre trop de lourdeurs administratives alors que les entrepreneurs ont souvent trop peu de temps à consacrer à ce type de tâches. A plus court terme et très concrètement, je propose qu’Impulse (ex-Agence bruxelloise pour l’entreprise) soit chargée de lancer une « Alliance marchés publics-PME » qui mettra autour de la table les représentants des PME et des indépendants ainsi que tous les responsables d’achat des administrations bruxelloises afin d’identifier les mesures à même de renforcer au maximum l’accès aux marchés publics pour nos PME et indépendants : des formations adaptées, tant pour les entrepreneurs que pour les pouvoirs publics, un audit des marchés existants pour détecter ce qui peut être amélioré et réorienté pour ne pas exclure les PME, un accompagnement pour l’apprentissage des formalités liées aux marchés publics, ….  Ensemble, les premiers intéressés par ces opportunités et procédures peuvent construire un plan d’action qui doit être soutenu par le Gouvernement.  Avec l’Alliance Emploi-Environnement, cette méthode de gouvernance innovante a fait ses preuves.  Objectifs: promouvoir les PME et garantir un apport d’innovation grâce à de nouveaux acteurs dans les marchés passés par nos administrations.

Il est également indispensable d’améliorer l’accès au financement pour les indépendants et les PME .  L’accès au crédit est particulièrement difficile pour les « starters », des jeunes entreprises qui manquent souvent de fonds propres et ne bénéficient pas encore de la confiance des banques. Ces starters peuvent parfois bénéficier du soutien de proches, mais qui prennent beaucoup de risques pour de maigres avantages, lorsqu’ils acceptent d’investir financièrement dans ces projets. Pour améliorer cette situation, la Région flamande a créé le « win-win lening » par lequel une personne réalisant un prêt de 50.000€ maximum peut bénéficier d’une réduction d’impôt de 2,75% du montant du prêt par an. Ce mécanisme est assorti d’une « garantie » en cas de non remboursement par l’entreprise : 30% du montant du prêt est alors retiré des impôts ou remboursé. Ce système fonctionne très bien, pour un coût maîtrisé. Ecolo propose de généraliser le système « win-win lening» à l’ensemble des Régions, sous le nom de « prêt proxy », en contrôlant plus fortement l’origine des fonds, pour lutter contre le blanchiment, et en accordant une réduction plus importante pour les PME travaillant dans le domaine des technologies durables et dans l’économie de fonctionnalité.

A ce sujet, Ecolo continue, par ailleurs, à proposer la création d’un Livret Vert pour offrir aux épargnants belges une alternative pour une épargne durable et solidaire, réinjectée pleinement dans l’économie réelle. L’argent épargné aurait comme objectif de soutenir des activités réussissant le parfait équilibre entre développement économique et respect des travailleuses, des travailleurs et de l’environnement. Trois types de projets pourraient ainsi être financés, dont le financement de PME, de personnes physiques ou sociétés, actives dans les technologies vertes ou qui effectuent des travaux relatifs à la réduction de la consommation énergétique.

La question de la transmission des entreprises est, enfin, un enjeu de taille.  Faute de trouver de trouver des repreneurs, certaines PME risquent de disparaître. Ce phénomène risque de s’amplifier dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population.  Cela concerne par exemple de nombreux petits commerçants, offrant des produits de qualité et un service de proximité dans tous nos quartiers, et qui ont du mal à trouver une relève. A l’horizon 2020, le phénomène touchera près de 30.000 entreprises belges par an. Ecolo entend mettre en place un dispositif permettant aux indépendants et aux chefs d’entreprise de préparer au mieux cette transmission, essentielle à la survie du tissu économique local et au maintien du savoir-faire sur le territoire bruxellois. Ecolo propose par exemple de généraliser, garantir et amplifier les aides régionales spécifiques à la transmission d’entreprises comme les aides au tutorat pour l’encadrement d’un stagiaire en Région bruxelloise ou encore les produits financiers spécifiques proposés par les outils économiques régionaux.

Enfin, parmi les propositions qui me tiennent à cœur : il faut soutenir l’entrepreneuriat féminin en allongeant le congé maternité pour les femmes indépendantes. Ecolo propose que les indépendantes puissent bénéficier d’un congé de maternité d’au moins dix semaines, avec la possibilité d’engager une ou un remplaçant ou aidant dans leur activité professionnelle via la mise en place d’un fonds solidaire d’aide au remplacement.

Dans le courant des prochains jours, Ecolo dévoilera son programme complet et les priorités que nous comptons défendre pour les prochaines années. Un programme qui s’appuie sur les forces vives de notre pays et qui permettra à chacun de trouver sa place.

Lien vers l’article du journal L’Echo