Très sensible à la formation professionnelle des jeunes, à la revalorisation de l’enseignement technique-professionnel et à la question du bilinguisme en Région bruxelloise, j’ai été abasourdi d’apprendre que l’enseignement du néerlandais n’était pas obligatoire dans les sections professionnelles de l’enseignement secondaire.

Conscient des difficultés auxquelles de nombreux jeunes sont confrontés à leur sortie des études pour trouver un emploi, il me paraît important de réinstaurer rapidement des cours de néerlandais dans ces sections déjà largement dévalorisées. Rappelons que 90% des demandeurs d’emploi en Région bruxelloise sont unilingues alors que 95% des offres d’emploi font référence à une connaissance minimale du néerlandais. De plus, de nombreux emplois en Flandre sont vacants faute de trouver une main d’œuvre qualifiée ayant une connaissance même élémentaire du néerlandais. Une connaissance ne fut-ce que passive du néerlandais permettrait dès lors également aux jeunes Bruxellois de trouver un emploi en Flandre.

La Communauté française explique cette situation par le manque d’enseignants de néerlandais. En tant qu’élu bruxellois et face au taux de chômage de la Région de Bruxelles-Capitale, je ne peux me satisfaire de cette réponse. Des solutions existent à condition d’en avoir la volonté politique. A commencer par l’initiative que pourrait prendre la Communauté française et la Communauté flamande en concluant un accord de coopération visant l’échange d’enseignants. Si des obstacles statutaires existent, ceux-ci sont contournables.

La réalité bicommunautaire de Bruxelles, conjuguée à sa dimension internationale, implique la nécessité pour les Bruxellois de disposer d’un apprentissage performant des langues. Ce qui a paru élémentaire pour le Nord de la France – qui organise des cours de néerlandais pour permettre à sa population de trouver un emploi en Flandre – ne semble pas l’être pour la Communauté française. Une situation difficilement compréhensible. J’ai dénoncé publiquement cette situation ce vendredi 31 août 2007 à la veille de la rentrée scolaire. Le groupe ECOLO du Parlement de la Communauté française ne manquera pas d’interpeller la Ministre de l’Enseignement obligatoire, Marie Arena, sur cette question et sur la revalorisation des filières technique et professionnelle à l’occasion de la rentrée parlementaire.
L’enseignement technique et professionnel a constitué durant de nombreuses années un instrument d’ascension et d’émancipation sociale. Ces filières sont aujourd’hui trop souvent considérées comme des filières de relégation alors qu’elles s’adressent à un ou une jeune sur deux dans la tranche d’âge concernée. Filière d’avenir et pourvoyeur d’emplois important, le redéploiement de cet enseignement s’impose comme une priorité pour les prochaines années, y compris pour la filière en alternance.