Article réalisé par William Bourton 

En décembre 2004, l’Assemblée de le Commission communautaire française (Pouvoir législatif) devenait sur ma proposition le Parlement francophone bruxellois. Ce « rebaptême » était indispensable à une institution souffrant d’un manque de lisibilité et de visibilité directe à l’égard du citoyen et de nos interlocuteurs. Suite à ce changement de nom, le Collège de la Commission communautaire française (Pouvoir exécutif) a décidé de devenir le Gouvernement francophone bruxellois.

Doulkeridis rebaptise « son » parlement

Il y a le parlement wallon, le parlement de la Communauté française. . . et puis la Commission communautaire française, alias la Cocof. Allez « médiatiser » l’assemblée des Bruxellois de langue française avec une appellation aussi absconse – laquelle ne comporte aucune référence ! Mais cela va changer. L’Ecolo Christos Doulkeridis présidera désormais le « parlement francophone bruxellois ». Il y a peu, j’étais à Paris, dans le cadre du 25e anniversaire du Centre Wallonie-Bruxelles, explique- t-il. J’ai passé la moitié de mon temps à expliquer que la Commission communautaire française de Bruxelles était tout simplement le parlement francophone bruxellois. L’appellation « Cocof » porte préjudice à cette institution, à l’étranger comme au sein de la Communauté française de Belgique. J’ai dès lors proposé un changement de nom, sur lequel tous les partis francophones bruxellois (majorité et opposition) ont marqué leur accord.

L’initiative soulève toutefois deux questions. Un. L’actuel collège de la Cocof va-t-il être rebaptisé en « gouvernement francophone bruxellois » ? Et l’administration de la Cocof en « administration des francophones de Bruxelles » ?. . . Le ministre-président Benoît Cerexhe (CDH) rejoint Christos Doulkeridis sur le constat d’« illisibilité » de l’intitulé actuel. Mais il souhaite se donner le temps de la réflexion. Ainsi, explique-t-il, les allochtones se retrouveraient-ils dans une « administration des francophones de Bruxelles » ? Je veux simplement m’en assurer. Deux. Les partis francophones bruxellois vont-ils demander une modification de la loi spéciale de 1989 portant création de la Région de Bruxelles-Capitale, afin d’acter officiellement le changement de patronyme ? Non, répondent en choeur Doulkeridis et Cerexhe. Cela demanderait l’ouverture d’une négociation communautaire, afin de réunir une majorité des deux tiers au Parlement fédéral, étaye le premier. Or, les francophones n’ont aucune revendication d’ordre institutionnel. . .

L’appellation « parlement francophone bruxellois » sera donc employée dans toutes les relations usuelles mais « Commission communautaire française » demeurera le nom officiel. Rappelons que la Cocof (continuons à l’appeler ainsi tant que l’on n’est pas fixé sur le sort de son exécutif) peut agir en qualité de pouvoir organisateur dans les matières culturelles, d’enseignement et personnalisables. Elle exerce également des compétences déléguées par le parlement de la Communauté française. Ainsi, depuis 1994, à la suite du transfert de compétences opéré par la Communauté française, la Cocof peut légiférer, par voie de décrets, dans les matières suivantes : infrastructures pour l’éducation physique, sports et vie en plein air, tourisme, promotion sociale, reconversion et recyclage professionnels, transport scolaire, politique de santé (avec certaines restrictions) et aide aux personnes (avec également certaines restrictions).