Interview réalisée par Stéphane Detaille

Suite aux déclarations de certains partis néerlandophones et à la situation vécue par les francophones de la périphérie bruxelloise, j’ai pris l’initiative en tant que Président du Parlement francophone bruxellois de convoquer une réunion informelle rassemblant des députés bruxellois francophones et des représentants francophones de la périphérie de chaque parti politique démocratique. Cette réunion a débouché sur la proposition de rédiger un cadastre précis de la situation des Francophones. Différentes pistes sont actuellement à l’étude afin de garantir un certain nombre de droits fondamentaux en matière d’enseignement, de culture, … Vous trouverez ci-dessous un article paru dans le Journal Le Soir traitant du sujet.

Cocof et périphérie renouent

Alors qu’il était chef de file de l’opposition écolo au parlement régional bruxellois, Christos Doulkeridis a souvent dénoncé le manque de dialogue entre les francophones de ce pays. Désormais président de l’assemblée de la Commission communautaire française (la Cocof : l’assemblée des Bruxellois francophones), il vient de prendre l’initiative d’organiser une rencontre entre les politiques francophones de Bruxelles et de périphérie. En tant que président de l’assemblée de la Cocof, j’entretiens des relations avec les francophones de Suisse, du Québec, du Maroc ou du Vietnam, explique-t-il. Il ne semble dès lors pas anormal d’en nouer avec les francophones de périphérie, singulièrement vu le contexte politique et les enjeux politiques actuels !

Concrètement, Christos Doulkeridis invite les chefs de groupe de la Cocof à rencontrer, dans les murs des parlements bruxellois, les représentants politiques de la périphérie. Pour parler de quoi ?Pour faire le point sur l’actualité et sur certains dossiers brûlants, répond Doulkeridis. Mais aussi pour voir ce qu’il est possible de faire pour soutenir les activités culturelles francophones en périphérie.

Il faut savoir, à ce propos, que selon la jurisprudence de la Cour d’arbitrage, la Communauté française ne peut pas allouer de crédits à des associations francophones de périphérie. La Cour considère en effet que la Constitution a déterminé une répartition exclusive de compétence territoriale. De la sorte, la Communauté française ne peut s’occuper de protection des minorités en Flandre. Déjà privés de soutien logistique et financier de la part de la Communauté française, les francophones de périphérie craignent désormais de voir le cordon qui les relie à la région bilingue de Bruxelles-Capitale coupé. On le sait, les partis flamands exigent la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Ils ont ratifié une proposition de loi en ce sens, actuellement à l’examen au Conseil d’Etat.

L’idée d’un collège réunissant les élus francophones de Bruxelles et de périphérie n’est pas tout à fait neuve. Fin 1995, alors qu’il présidait le collège de la Cocof, Hervé Hasquin (PRL) créa un Conseil consultatif des francophones des communes de la périphérie bruxelloise. Cette instance regroupait des représentants du collège de l’assemblée francophone de Bruxelles et des mandataires communaux francophones de la périphérie. Elle s’est réunie régulièrement jusqu’en 1999, avant de tomber en léthargie sous la dernière législature. Ici, précise Christos Doulkeridis, il ne s’agit pas tant d’institutionnaliser quelque chose que d’insuffler une dynamique, laquelle déboucherait sur quelque chose de concret.