L’accès direct au logement pour personnes à la rue, ou la politique dite du « Housing First » est sans conteste une réponse innovante à la problématique complexe des sans-abri chroniques. J’ai eu l’occasion d’évoquer cette forme de solution en Commission Logement du Parlement régional bruxellois. Rompant avec l’approche traditionnelle dite en escalier, cette politique positionne le logement au cœur d’un nouveau type d’accompagnement davantage intégré et stabilisateur pour la personne.

C’est pourquoi je tiens effectivement à soutenir l’émergence de cette nouvelle politique en Région de Bruxelles-Capitale.

Les expériences que j’ai l’occasion de soutenir en matière d’accès directe au logement sont diverses. Celles-ci sont principalement mises en œuvre par cinq associations: « Les petits Riens », « Fami-Home », « la FEBUL » et « l’Union des Locataires Maroliennes » (ULM) ainsi que « L’autre lieu ».

Chacune de ces associations développe des projets d’habitat et des modalités d’accompagnement spécifiques. Elles ont cependant toutes en commun le fait de privilégier des formules d’habitat solidaire, c’est-à-dire impliquant un mode de gestion collectif et le partage d’espaces communs au sein de l’habitat. En effet, c’est avant tout par l’échange et la participation que le logement peut devenir un outil d’intégration et de structuration pour le sans-abri chronique.

La nature du soutien que je réserve à ces différentes initiatives est de plusieurs ordres:

D’une part, dès mon entrée en fonction, j’ai confirmé l’agrément de l’asbl «Fami-Home» en tant qu’Association œuvrant à l’Insertion par le Logement et j’ai décidé de lui octroyer des moyens conséquents pour développer ses projets d’habitats solidaires spécifiquement orientés sur ce principe de « Housing First ». L’association a reçu 77.054 € en 2010 et 78.287 € en 2011.

D’autre part, j’ai veillé à ce que puissent être affectés en soutien de leurs projets d’habitat solidaire, 3 ACS à la Fébul, 2 ACS aux « Petits Riens », un à l’ULM et un à «L’autre Lieu». Depuis juillet 2011, ces associations ont la possibilité d’engager ces nouveaux postes.
Parallèlement, en juin 2011, j’ai lancé un appel à projet « Habitat Solidaire » afin de soutenir le développement de projets innovants. Parmi ceux-ci, certains s’insèrent dans la politique du « Housing First » :

– J’ai affecté 24.100 € à la FEBUL pour la soutenir dans son rôle d’accompagnateur méthodologique et de soutien technique et pratique des projets d’occupation temporaire développés par elle ou par l’asbl Woningen 123 Logements. Ces 2 associations développent des projets d’occupations temporaires fondés sur un modèle participatif innovant et incluent dans leur public une proportion de sans-abri chroniques.

– De même, j’ai financé l’ULM à hauteur de 9.700 € pour l’encadrement de l’occupation temporaire de l’ancien cloître du Gesù par des personnes sans-abri ainsi qu’un public souhaitant participer à une expérience d’habitat collectif et solidaire.

– Enfin, j’ai subventionné l’asbl « L’autre Lieu » à hauteur de 5.000 € pour la redynamisation de la maison « Vivier » en habitat solidaire, ce projet visant spécifiquement la réinsertion de psychotiques dans des projets de vie communautaire.

L’ensemble de ces projets sont en cours de développement ou d’accroissement. Ils n’ont pas fait l’objet d’une analyse spécifiquement orientée sur leur pertinence quant à l’objectif « Housing First », mais les résultats qui ressortent, notamment des rapports d’activités de ces associations sont encourageant et semblent confirmer le succès décrit dans plusieurs études.
Par ailleurs, il est important de mener diverses actions pour que la politique du « Housing First » soit la plus efficace possible : prévenir les expulsions, prévenir les chutes dans la précarité, développer l’aide aux locataires sur-endettés, …

En matière d’accompagnement spécifique mené dans ce cadre, je peux épingler le soutien à deux associations actives sur ces matières.

Je pense, d’une part, à l’asbl Le Comité de la Samaritaine, a qui j’ai alloué récemment 6.500 €, en plus de ses subventions annuelles, pour le développement d’un accompagnement adapté aux personnes les plus fragilisées et le maintien à domicile de résidents précaires du quartier des Marolles.

D’autre part, je pense à l’asbl le « SMES-B» (Santé mentale et exclusion sociale – Belgique), qui a créé une cellule d’appui en partenariat avec la SASLS (Service d’Accompagnement Social des Locataires Sociaux de la Région de Bruxelles-Capitale) afin de soutenir les travailleurs sociaux en difficulté avec des locataires qui souffrent de troubles psychiques, et ce dans la perspective d’éviter la perte du logement.