Devant la Commission Logement du Parlement bruxellois, j’ai été interpellé par Madame Sfia BOUARFA (PS) sur les moyens de lutte contre l’intoxication au monoxyde de carbone. Un sujet d’actualité quand revient l’hiver. 1 % de CO dans l’air tue en 15 minutes!
En ce qui concerne notre Région, il faut savoir que la Direction de l’Inspection Régionale du Logement (DIRL) contrôle systématiquement la sécurité des installations au gaz lors de chaque inspection. Ce type de défaut – la sécurité des installations au gaz – représente un peu moins de 15 % des défauts constatés et fait donc partie du peloton de tête des irrégularités, avec la sécurité des installations électriques et l’humidité. Cela couvre aussi bien les tuyaux de raccordement non conformes, les convecteurs mal installés que les chaudières hors d’âge.
En ce qui concerne l’opportunité de rendre obligatoire l’installation de détecteurs de monoxyde de carbone dans les 250.000 logements du marché locatif : la DIRL n’y est pas favorable vu le coût ainsi que le manque de fiabilité et de garantie des appareils actuels. L’inspection estime de loin préférable d’investir dans la qualité des installations et dans l’entretien régulier et obligatoire.
Pour finir, j’en profite pour rappeler quelques conseils importants:
1) Comment survient une intoxication ?
Dans une majorité des cas, les accidents résultent de :
– la mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné)
– l’absence de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées)
– du défaut d’entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude
2) Il existe deux types d’intoxication :
– l’intoxication faible dite « chronique » qui se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale.
– l’intoxication aiguë qui entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, voire le coma et le décès.
3) Que faire en cas d’accident ?
Les consignes de sécurité en cas d’accident dû au monoxyde de carbone sont simples :
– Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres.
– Faire évacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupants.
– Appeler les secours:
– Ne réintégrer les locaux qu’après le passage d’un professionnel qualifié qui recherchera la cause de l’intoxication et proposera les travaux à effectuer.
2 comments
André Lumpuvika Nzekani says:
Jan 6, 2012
Je me fais régulièrement ce plaisir d’aller surfer sur le blogue de notre Ministre, de mon Ministre, qui a en charge le logement dans notre Région de Bruxelles-Capitale. Cela est aussi une fierté autant que c’est important en ma qualité d’un professionnel du logement.
Cependant, je suis un peu déçu, après avoir lu l’article mis en ligne le 21/12/2011 par le Ministre, à propos de son interpellation, devant la Commission Logement du Parlement bruxellois, par Madame Sfia BOUARFA (PS) sur les moyens de lutte contre l’intoxication au monoxyde de carbone en ce qui concerne notre Région.
En effet, la réponse du Ministre fait essentiellement allusion au contrôle systématique de la sécurité des installations au gaz effectué par la DIRL lors de chaque inspection. Cette réponse est totalement muette quant à l’important travail effectué par les associations d’Insertion par le Logement (qui par ailleurs orientent plusieurs ménages vers la DIRL). Et pourtant, les inspections de la DIRL (basées sur des plaintes effectuées de bon gré par les locataires) ne touchent pas l’ensemble des ménages qui habitent dans des logements exposés au risque d’intoxication au monoxyde de carbone. Plusieurs ménages pourtant exposés au risque de CO sont réticents d’aller porter plainte. En outre, les ménages de propriétaires occupants des logements à risque n’envisagent pas l’initiative d’aller vers la DIRL. Il y a un important travail de terrain d’information et de sensibilisation – aussi bien préventif qu’en terme d’accompagnement des ménages exposés au risque (ce qui demande souvent d’établir une certaine relation de confiance avec ceux-ci et donc du temps) – qui est effectué de façon régulière par les associations notamment d’Insertion par le logement. A titre illustratif, pour ne citer que l’exemple de l’ASBL LA RUE qui opère à Molenbeek, outre notre travail d’accompagnement des habitants, chaque année nous réalisons des séances d’information des personnes (dans différents lieux) : les parents dans les antennes de l’ONE de Molenbeek, les élèves dans les écoles, les habitants qui se relayent dans notre permanence logement, les habitants interceptés sur la place publique, etc. Cette information mentionne « C’est quoi le CO, d’où vient le CO, comment voir le danger, comment utiliser les appareils susceptibles de produire le CO, comment éviter l’intoxication, que faire en cas d’urgence, qui est responsable, quelques adresses utiles en dehors de la nôtre ». Il s’agit là d’une démarche de proximité précieuse dans un contexte de crise du logement criant.
A ceci s’ajoute, d’une part, le travail effectué par nos Conseillers en rénovation qui, par leur travail de terrain, sensibilisent et accompagnent les propriétaires à investir aussi dans la qualité des installations et dans leur entretien régulier et obligatoire. D’autre part, nous nous investissons dans des actions de réseau fondées sur la collaboration avec d’autres partenaires locaux (associations et services communaux) afin de prévenir le danger du Monoxyde de carbone.
Plusieurs outils d’éducation au logement (fiches d’informations, jeux, etc) sont créés par les associations pour rendre efficace la transmission de l’information au public.
Ces différentes actions étant chaque année mentionnées dans nos rapports d’activités envoyés à la Région (Ministère du logement), elles constituent une contribution qui nécessitait d’être mentionné.
Lumpuvika Nzekani André
Chargé de mission
Insertion par le logement (ASBL LA RUE).
Christos Doulkeridis says:
Jan 10, 2012
Bonjour Monsieur,
Merci pour votre commentaire concernant les moyens de lutte contre l¹intoxication au monoxyde de carbone.
Vous avez raison de rappeler toutes les initiatives et le travail de proximité que vous menez, extrêmement précieux et nécessaires.
Je ne manquerai pas de les mentionner à nouveau dans le futur.
Bien cordialement,