L’engouement pour les panneaux  photovoltaïques sur les toits des habitations bruxelloises suscite parfois des inquiétudes de la part des hommes du feu. Certains craignent que leur sécurité soit mise en danger en cas d’intervention. Cette problématique a fait l’objet aujourd’hui d’un débat  au sein de la Commission des  Affaires Intérieures du Parlement régional bruxellois.

En tant que Secrétaire d’Etat en charge du SIAMU, je tiens à affirmer que la sécurité des pompiers en intervention est ma principale préoccupation. Même si je n’ai, jusqu’ici, pas reçu de messages d’alarme de la direction du SIAMU sur la problématique, j’ai pris en effet connaissance avec  beaucoup d’intérêt du rapport établi en octobre 2011 par le Centre fédéral de connaissances pour la sécurité civile sur cette question.
Il apparaît clairement qu’une harmonisation des règles s’impose, et ce tant de par la nature de la problématique que parce que les interventions du SIAMU dépassent souvent les limites de notre Région. À propos de cette harmonisation, j’ai noté avec satisfaction que mon collègue ministre de l’énergie au Gouvernement wallon a également plaidé en ce sens au Parlement wallon il y a quelques semaines, en précisant que les recommandations techniques  seraient portées à la connaissance des autres entités régionales.

Par ailleurs, la matière de la réglementation des panneaux photovoltaïques relevant principalement de la compétence de l’énergie, je puis vous dire que ma collègue bruxelloise en charge de la matière suit le dossier de près et que des contacts étroits existent sur ce dossier entre son cabinet et celui de son homologue wallon. Désormais, un rapport élaborant les recommandations techniques  visant à résoudre les dangers d’électrocution  sera disponible à partir du mois de juin 2012. À cet égard, la date de remise de ce guide à destination des pompiers constituera vraisemblablement le point de départ de l’édiction de la réglementation que tout le monde ou presque appelle de ses vœux. Les consultations et concertations officielles avec les protagonistes du secteur auront lieu à ce moment-là, même si cela ne m’a pas empêché  d’inscrire d’ores et déjà le sujet à l’ordre du jour du prochain Conseil d’administration de l’Ecole du Feu (Ecole bruxelloise d’instruction  des pompiers), afin de m’assurer que le sujet fera bien partie tant du recyclage permanent que de l’instruction des recrues.
Pour concrétiser cette harmonisation, l’utilisation de l’institution de concertation CONCERE mis en place par l’accord de coopération du 18 décembre 1991 pourrait se révéler utile, pour autant bien sûr que la réunion des 4 acteurs concernés (les 3 Régions et l’autorité fédérale) ne ralentisse pas les travaux dans une mesure trop importante.

Pour ce qui est des solutions,  la piste la plus crédible sur le sujet consiste – mais je vous parle là d’idées qui « circulent » en ce moment et non d’une position arrêtée sur la question – à imposer un « cahier des charges » strict aux constructeurs et installateurs.
Plus particulièrement, il apparaît – sans vouloir anticiper sur les recommandations techniques qui seront proposées au mois de juin par l’adjudicataire que vous évoquez – que les 3 pistes à privilégier pour prévenir les dangers de ce type d’intervention sont les suivantes :
– la garantie d’un bon accès aux toitures : les panneaux recouvrent parfois une surface trop importante du toit, sans possibilité d’intervention pour les pompiers qui ne peuvent marcher sur une surface aussi lisse et glissante.
– la signalisation ; cela peut effectivement se faire par le biais de l’apposition d’une pancarte au rez-de-chaussée, même si les officiers du SIAMU me signalent qu’à ce propos, dans l’urgence de l’intervention et vu les fumées qui peuvent se dégager, il ne s’agit pas de la panacée.
– la suppression des risques d’électrocution des pompiers, impliquant le placement d’un interrupteur général facilement accessible.
On notera également que, déjà actuellement, le service de prévention du SIAMU, lorsqu’il exerce sa compétence d’avis sur les demandes de permis d’urbanisme, attire systématiquement l’attention du demandeur sur la nécessité sine qua non de prévoir cet interrupteur général. Il s’agit là d’une pratique intéressante mais qui ne couvre que les constructions et installations soumises à permis, d’où l’idée d’une solution où les normes contraignantes s’appliqueront directement aux constructeurs et  aux installateurs.

Pour conclure, je tiens à souligner que je suis, à titre personnel, favorable à une réglementation contraignante,  à tout le moins sur le volet « sécurité des pompiers » de ce dossier et que les simples recommandations m’apparaissent, toujours sur ce volet, insuffisantes. Il y va  en effet tout simplement de la sécurité d’une profession, qui ne doit en aucun cas pâtir  de l’engouement que suscite ce mode de production d’énergie renouvelable.