Le contrat de gestion qui lie la Région et la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale prévoit l’organisation annuelle d’un colloque  sur les thèmes clés du secteur du logement social à Bruxelles. Cette année, le colloque qui s’est tenu le 4 décembre dernier était consacré au logement passif et basse énergie et au cadastre.

Il y a 10 ans la Région de Bruxelles-Capitale  était « dernière de classe » en matière de performance énergétique de son bâti et la consommation énergétique de la Région n’avait cessé d’augmenter depuis 1990 (+ 11% de 1990 à 2004).  Ses 470.000 logements, en majorité des anciennes maisons et immeubles à appartements, étaient parmi les plus mal isolés d’Europe. Selon les statistiques officielles, le bâtiment est responsable de 75% des consommations d’énergie et de 70% des émissions de CO2 en Région bruxelloise.

Améliorer la performance énergétique du logement bruxellois est donc devenu une véritable priorité pour le Gouvernement bruxellois, d’autant plus depuis le début de cette législature.

En 2009, l’accord de gouvernement a permis une avancée significative en matière de performance énergétique; c’est pourquoi dès mon entrée en fonction en juillet 2009, j’ai porté attention à l’efficacité énergétique des logements sociaux en RBC pour réduire le coût d’occupation du logement des ménages bruxellois les plus fragilisés.

Le Plan régional du logement initié en 2004, qui visait à construire 5000 logements publics supplémentaires, n’ambitionnait pas initialement d’aller au-delà des prescriptions légales en vigueur en matière de performance énergétique des bâtiments, les normes PEB K40 & E90. Aujourd’hui, nos ambitions vont plus loin. L’une des modifications substantielles introduites depuis mon arrivée à la tête de cette compétence en Région bruxelloise a été l’inclusion du standard passif et de divers principes d’éco-construction pour tous les projets immobiliers menés à l’initiative de la Région.

  • 866 nouveaux logements basse énergie (K30) sont construits ou en chantier
  • et 2360 logements passifs en chantier ou en projet.

Ces décisions ont indubitablement des effets sur l’environnement. Dans le domaine du logement social, ce passage au passif concerne 3.131 unités de logement. Sur le plan écologique, elle permettra d’économiser 344.000 tonnes de CO2 en 30 ans.

Sur le plan social, les effets sont également importants. Les occupants bénéficieront des très sensibles baisse de consommation de chauffage (jusqu’à 90%) sans avoir à subir de hausse du loyer.

Toute mesure améliorant l’efficacité énergétique au bénéfice des locataires est donc une mesure sociale, singulièrement dans le logement du même nom. Le contexte socio-économique bruxellois fait de cet objectif social une priorité absolue. De plus, on observe que le surcoût du passif est en train de se tasser au fur et à mesure des effets d’apprentissage dans le secteur de la construction. Plus le passif devient standard, plus les prix se normalisent : c’est tout l’enjeu d’une attitude volontariste et exemplaire des pouvoirs publics!

Ce rattrapage spectaculaire contribue à développer un véritable marché de la construction durable en RBC, qui s’inscrit dans une autre initiative gouvernementale: l’alliance emploi-environnement dans son volet « construction durable ».

La grande échelle des projets a très vite permis une baisse des coûts de construction, si bien que des nouveaux projets du plan régional du logement se construisent aujourd’hui en respectant le prix de référence de 1250€/m² brut, en application à la SLRB pour le logement social. La moyenne des prix se situe d’ailleurs très nettement en-dessous de ce prix.

La diminution des charges est également bonne pour l’équilibre financier des sociétés de logement. En effet, lorsqu’un ménage doit payer 200 euros de loyer et la même somme pour le chauffage, le choix à la fin du mois sera d’abord de se chauffer.

Notre défi maintenant est de mettre en place de façon exemplaire à tout niveau les exigences de performance. Le secteur du logement social doit montrer aux Bruxellois que la transition vers le logement passif est possible et qu’elle se réalise au bénéfice des citoyens les plus fragilisés.

Mon rôle est de mettre en place des outils pour aider les sociétés de logement social. Il est aussi d’assurer, dans cette période de transition vers le passif,  un accompagnement des pouvoirs publics qui sont en charge de réaliser les projets, à la hauteur des exigences :

Cet accompagnement doit se faire à tous les niveaux afin de former et de développer les compétences, l’expertise et l’autonomie du secteur et vous aider à mettre en place les premières séries de projets.

Pour y parvenir, nous bénéficions d’un soutien remarquable que je tiens déjà à souligner : celui de Bruxelles Environnement (IBGE) et de ma collègue Evelyne Huytebroeck. Il mettra en place – et pour la première fois pour un opérateur public- un programme d’accompagnement institutionnel pour le secteur du logement social. Il s’agit une guidance particulière et en fonction des besoins pour la réalisation des projets qui visent des performances énergétiques élevées.

Cette guidance prendra la forme de:

  • Un programme ciblé pour former les différents intervenants – architectes et techniciens de la SLRB et des SISP pour l’élaboration au suivi et la gestion des projets de standard élevé ;
  • Une guidance particulière technique pour l’élaboration et l’exécution des projets passifs et basse énergie

On sera très attentif à responsabiliser toute la «chaîne de production» : aussi bien les auteurs de projet que les entreprises mais aussi les locataires en tant qu’acteurs dans ce processus. L’objectif est de les accompagner dans l’appropriation de leur nouveaux logements et de les responsabiliser devant l’opportunité qui s’offre à eux.

Concernant le second sujet de ce colloque, le cadastre :

Je suis heureux de constater qu’on arrive à une phase de développement plus pragmatique de cet outil qui va faciliter la gestion du patrimoine, permettre une vision objective et servira de base à la définition des futurs programmes de rénovation dans le secteur et dorénavant en lien et sur base du diagnostic dorénavant. Le cadastre sera également complété par le volet attendu du « cadastre énergétique ».

Je félicite la démarche qui valorise les acquis et les développements du secteurs : les données de la Certification mise en place par la SLRB et du travail des projets PLAGE lancées par ma collègue Evelyne Huytebroeck seront rassemblés dans le cadastre.

Pour tous ces projets, le voudrais remercier le partenaire « de taille » qu’est l’IBGE, et avec qui ce nouveau programme d’accompagnement institutionnel sera mis en place.

En conclusion, je rappellerai que la réalisation de cette politique de manière exemplaire est notre objectif commun et on mettra en place les outils d’accompagnement nécessaires au secteur pour relever ces défis:

  • Protéger les locataires sociaux de la hausse du prix de l’énergie
  • Faire du secteur du logement public le catalyseur de la qualité énergétique des logements en RBC: expérimenter, évaluer, créer un véritable marché du logement durable
  • Contribuer exemplairement à la réduction des émissions de GES de la RBC